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Parlons maintenant de Paris, l’ancienne capitale de la France qui fut jadis la capitale du monde. Si les bombardements ont relativement épargné son cœur historique, un grand nombre d’arrondissements ont terriblement souffert des pluies de bombes larguées par l’aviation ousama. Les quartiers de l’est ont particulièrement été touchés. Dans les 19e, 20e, 11e, 12e, 13e et 18e arrondissements, plus d’un immeuble sur deux s’est effondré. Des paysages lugubres, navrants, défigurent ainsi la Ville lumière et provoquent des frissons de tristesse, quand ils ne sont pas de dégoût ou de colère, chez le passant franchissant les passerelles provisoires jetées au-dessus de la Seine. Partout ce ne sont qu’amas de gravats et monceaux de ferraille en attente d’enlèvement. Des centaines de sans-abri ont élu domicile dans ces champs de ruines. Venir en aide aux malheureux relève, bien entendu, de la charité chrétienne la plus élémentaire, cette charité qui reste l’apanage et l’honneur des nations occidentales, mais encore faudrait-il pouvoir les atteindre, enterrés qu’ils sont comme des rats dans les caves et les égouts.

Jules-Jean Jacquin

La Nouvelle Europe Libre

 

L’index de Jemma s’éloigna de la sonnette d’alarme. Le visiteur n’avait rien d’un rôdeur ni d’un journaliste en quête de détresse humaine. Il s’était laissé choir dans le fauteuil en cuir du salon avec un soupir de satisfaction, un chuintement de pneu crevé. Il ne manquait pas de charme malgré son aspect négligé. Difficile de se prononcer sur la couleur de ses yeux. Tantôt bleus, tantôt gris, tantôt verts, ils brillaient en tout cas d’une énergie fiévreuse. Il parlait d’une voix douce, apaisante, le menton posé sur ses mains entrecroisées.

Méfiante les premières minutes, Jemma commençait à se détendre. Il s’était présenté en trois ou quatre phrases avec un rien de dérision qui avait arraché un demi-sourire à son hôtesse : Luc Flamand, journaliste de son état, spécialiste des affaires policières pour un grand quotidien régional et une vague chaîne du câble regardée par environ 0,002 % des populations française et belge, divorcé, sans enfant, sans avenir, sans téléphone mobile, sans domicile fixe.

Jemma songea qu’il était peut-être affamé et qu’elle ne lui avait rien offert à boire ni à manger. Il accepta avec plaisir le café qu’elle lui proposa, ainsi que les œufs, le pain grillé, le beurre et la confiture. Il l’accompagna dans la cuisine, retira sa veste, s’assit sur l’un des hauts tabourets du bar, dévora une baguette entière en vidant d’une traite trois bols de café.

« À quand remonte votre dernier repas ? »

Il s’essuya les lèvres avec une serviette en papier.

« Deux jours. Excusez-moi : j’ai fini votre pain.

— Sans importance. Je ne mange pratiquement plus depuis… depuis… »

Elle repoussa comme elle le put une nouvelle crise de larmes. Le souffle coupé, la bouche ouverte, elle se détourna pour resserrer les pans et la ceinture de son peignoir. Elle eut honte d’elle-même soudain, honte de son débraillé, honte de la chose informe et insignifiante qu’elle était devenue. Elle se sentait, dans cette cuisine aux murs jaune soleil, aussi incongrue, aussi étrangère que le visiteur. Elle était passée par effraction dans un autre monde, un monde où la réalité n’avait plus de prise, où les cadres familiers se changeaient en décors hostiles.

« La disparition de votre fille ? »

Elle acquiesça d’un hochement de tête.

« Combien de temps maintenant ?

— Cinq, non, presque six semaines. Une quarantaine de jours. »

Plus d’un mois, déjà. Le temps filait à une vitesse effarante, emportant ses derniers espoirs de revoir sa fille. Manon aurait eu dix ans le 12 décembre prochain. Elle n’était plus déjà qu’une parenthèse de bonheur refermée. Revenue à l’état d’embryon, de promesse. Curieusement, les souvenirs les plus précis de Jemma remontaient aux jours d’après l’accouchement, quand elle ne se lassait pas de contempler l’adorable bouille chiffonnée reposant sur son bras replié. L’amour l’avait débordée lorsqu’elle avait découvert la crevette de deux kilos et deux cent trente grammes issue d’elle, cette chair arrachée de sa chair. Elle avait rechigné à la confier aux bras de l’ex, le père, béat et fier sans doute, mais incapable de ressentir la puissance du lien secret entre la mère et l’enfant.

« Que vous ont dit les flics ?

— La même chose qu’aux autres parents : ils n’ont aucune chance de la retrouver, ils souhaitent, pour elle et pour moi, qu’elle soit morte.

— Je reconnais bien là la subtilité psychologique des keufs. Les parents en deuil ont autre chose à foutre qu’à réclamer un minimum d’efficacité aux forces de l’ordre. » Luc Flamand se resservit du café et en but une gorgée avant de poursuivre : « Ils oublient que la braise couve sous les cendres. Le mécontentement grandit, l’incendie pourrait bien éclater et cramer les derniers vestiges de la vieille puissance européenne. Les gens font maintenant davantage confiance aux milices parallèles qu’à Europol. D’ailleurs, la police elle-même se privatise. Les factions chrétiennes, évangéliques et catholiques intégristes principalement, se battent comme des chiffonniers pour contrôler le pouvoir et recrutent sans cesse de nouveaux soldats. »

Jemma entrevit son reflet dans le miroir inséré entre deux éléments de cuisine. L’envie la traversa soudain de se laver, de se changer, de renvoyer une image un peu moins pitoyable.

« Je ne comprends toujours pas ce que vous êtes venu faire chez moi. Pourquoi vous intéressez-vous à la disparition de ma fille ? »

Le visiteur descendit du tabouret et se livra à une série d’étirements qui firent craquer ses os. Sa chemise constellée de taches n’avait pas visité le tambour d’une machine à laver depuis très longtemps. Un petit bourrelet se gonflait au niveau de son ventre lorsqu’il se penchait vers l’avant.

« Ça fait maintenant deux ans que mon journal m’a chargé d’enquêter sur les disparitions d’enfants. Au début je me contentais des renseignements fourgués par les flics aux médias. De la version officielle, quoi : les réseaux mafieux fournissent en chair fraîche les zones franches du sexe, en Asie, en Amérique ou en Europe de l’Est. »

Jemma se mordit la lèvre inférieure jusqu’au sang pour s’interdire de fondre en larmes. Elle ne pouvait empêcher ses pensées de cavaler, elle voyait Manon exhibée dans une chambre sordide, souillée par des pervers venus du monde entier, fouettée jusqu’au sang, abrutie par les drogues. Depuis la quasi-disparition de l’ONU, la dissolution des tribunaux internationaux et la fin des embargos économiques, certains pays en quête de devises étrangères s’étaient transformés en paradis de la drogue et du sexe, un essor favorisé par la montée des intégrismes religieux et le retour des valeurs morales. L’un de ses collègues avait avoué à Jemma être allé avec son épouse dans l’un de ces parcs touristiques où chacun pouvait assouvir tous ses fantasmes, je dis bien TOUS. Elle n’y avait prêté qu’une attention distraite sur le moment. Tant qu’elle ne s’était pas sentie concernée, tant qu’elle n’avait pas été frappée dans sa chair, elle n’avait vu aucune raison d’intervenir dans la libido, même dépravée, même criminelle, de ses contemporains.

« Les flics restent accrochés à leur thèse de départ, mais elle ne tient pas la route : les disparitions massives concernent les cinq continents. Or, même si le SIDA et les autres MST entraînent une mortalité importante dans les zones franches du sexe, les mafias seraient dans l’impossibilité d’écouler une telle quantité d’enfants. Ce n’est ni dans leur intérêt ni dans leurs moyens. La demande doit toujours rester proportionnée à l’offre, ou les cours s’effondrent et…

— Vous parlez d’enfants, merde, pas de produits ni de marché ! »

Les mots avaient jailli de la bouche de Jemma comme des pierres aux arêtes tranchantes. Luc Flamand revint se percher sur le tabouret avec une mimique fugace de contrition, la main droite posée sur le cœur.

« Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie, je cherchais seulement à vous montrer l’absurdité de la thèse officielle. Les réseaux mafieux n’investissent que dans des trafics à forte rentabilité. Actuellement ils donnent plutôt dans la vente d’armes. La demande est énorme avec la désagrégation totale des armées et des forces de l’ordre. Et puis la guerre entre l’Europe et le Moyen-Orient a vidé la plupart des arsenaux et des stocks. Un peu partout les nationalismes et les régionalismes se réveillent, les frontières se déplacent, les appétits s’aiguisent, les pouvoirs se recomposent. Avec la prolifération des milices, des groupes paramilitaires, des légions plus ou moins religieuses, les mafias ont d’autres chats à fouetter que les rapts d’enfants ou les prises d’otages. »

Les paroles du visiteur, comme un baume, apaisaient les blessures profondes de Jemma. Elles ne ravivaient pas vraiment l’espoir, mais elles avaient le mérite d’éloigner le spectre de Manon livrée aux touristes du sexe.

« Qui, alors ?

— Une question à laquelle je ne peux malheureusement pas donner de réponse précise. Je n’en suis qu’au stade des hypothèses et je n’ai pas les moyens de les vérifier.

— Quelles hypothèses ? »

Le regard de Luc Flamand s’arrêta quelques secondes sur la photo de Manon dans le cadre posé sur une étagère.

« Sur la multitude de pistes, j’en privilégie deux : la piste religieuse et cette histoire de l’armée des enfants.

— L’armée des enfants ? »

Jemma avait vu des reportages et lu des articles consacrés aux gosses jetés dans les guerres, parfois âgés de moins de dix ans, mais jamais elle n’avait entendu parler d’armées entièrement constituées d’enfants.

« La plupart des officiels et des médias européens la considèrent comme une simple rumeur, comme une légende née dans les ruines des régions dévastées par la guerre, les frontières orientales de l’Europe, La Turquie, la Jordanie, le Liban, la Syrie, l’Irak. Des orphelins qui, livrés à eux-mêmes à la fin du conflit, auraient refusé l’autorité des adultes et fondé une organisation de type militaire.

— Pas crédible ! Entre eux, les gosses sont incapables de s’organiser. Et puis ils grandissent, ils deviennent à leur tour adultes. »

Flamand coupa en deux le dernier quignon de pain, en mit un morceau dans sa bouche et, les yeux baissés sur le tablier noir et lisse du bar, le mâcha d’un air pensif. Ses yeux s’égaraient, papillotaient, comme s’il peinait à garder sa concentration.

« La légende dit qu’ils doivent quitter l’organisation à l’âge de vingt ans. Certains se suicideraient, les autres reprendraient une vie normale en jurant solennellement de protéger les enfants, les leurs, mais aussi les orphelins, les gosses abandonnés, vendus, transformés en esclaves.

— Si cette armée existait vraiment, elle laisserait des traces, objecta Jemma. Les médias en auraient parlé. Et sûrement quelques sites sur le Net.

— N’oubliez pas qu’il s’agit de pays en ruine. Des zones de non-droit plus ou moins contrôlées par des chefs de guerre. Plus aucun journaliste n’y met les pieds. Les rares voyageurs qui s’y sont aventurés n’en sont jamais revenus. Ce sont des trous noirs. On y entre, on n’en sort jamais.

— Ils… » Jemma se rafraîchit la gorge avec un fond de verre d’eau. « Ils enlèveraient les enfants pour en faire des soldats ?

— Pas directement. Ils auraient des réseaux un peu partout dans le monde. Des correspondants qui recruteraient à la sortie des écoles, dans les clubs de sport, dans les camps de vacances. Ça cadre assez bien avec l’aspect mystérieux des enlèvements : les flics ne constatent aucune violence, aucune effraction. Comme si les gosses orchestraient eux-mêmes leur propre disparition.

— Impossible ! » Jemma se retint de justesse d’envoyer la bouteille d’eau au visage de son interlocuteur. « Je connais ma fille ! Jamais elle n’aurait quitté la maison de son propre gré. Surtout en pleine nuit. »

Luc Flamand écarta les mèches folles tombant sur son front et se recula pour la fixer avec une attention d’entomologiste.

« Et pourtant vous n’avez pas constaté d’effraction, vous n’avez rien vu, rien entendu.

— Manon n’avait aucune raison de partir ! insista Jemma, incendiée par le regard du journaliste.

— Les parents disent tous la même chose. Ils sont persuadés d’avoir fait le maximum pour leurs enfants.

— Qu’est-ce que vous en savez ? Vous n’en avez pas eu ! »

Une rage terrible enflammait le front et les joues de Jemma. Elle regrettait d’avoir ouvert sa porte au visiteur. Maintenant qu’il avait bouffé tout son pain et bu tout son café, il se permettait de pérorer, de lui donner des leçons sur le boulot de parent, lui qui avait probablement été flanqué à la porte par sa femme, lui qui ressemblait à un enfant passé trop vite à l’état d’homme, ou à un homme définitivement perdu dans les labyrinthes de l’enfance.

« Les conditions de vie de votre fille étaient sans doute bonnes, voire excellentes, reprit-il d’une voix douce en désignant la cuisine et le salon d’un ample geste du bras. Je n’ai jamais dit qu’elle avait eu envie de partir, je ne remets pas en cause votre éducation, j’essaie seulement de trouver la piste qui nous ramènera aux enfants. »

La colère s’éteignit en Jemma aussi soudainement qu’elle s’était embrasée, abandonnant dans sa bouche un goût de cendres.

« Qu’est-ce qui vous fait croire qu’ils sont vivants ?

— Je n’ai pas dit non plus vivants. Aux enfants vivants ou morts.

— Pourquoi tenez-vous tant à les retrouver ? »

Luc Flamand saisit son bol, le leva à hauteur de ses yeux, contempla quelques instants son reflet déformé sur la surface lisse et convexe.

« Je me suis fait salement trimballer depuis que je m’occupe de cette affaire. Tellement que je crève d’envie de savoir. Ça m’a déjà coûté mon boulot et mon couple, ça risque de me coûter bien davantage, mais je m’en fous, je veux comprendre. J’ai l’intuition… » Il reposa le bol et enfouit son menton dans ses mains jointes « … que cette vague de disparitions cache une autre réalité. Une réalité inconcevable, inacceptable, pour ceux qui nous gouvernent. »

Jemma nettoya le filtre nylon dans l’évier et remplit d’eau le réservoir de la cafetière électrique. Il fallait qu’elle bouge, qu’elle s’occupe, qu’elle trompe ses pensées.

« Vous avez parlé d’une autre piste, tout à l’heure, la piste religieuse. »

Elle versa le café moulu dans le filtre et pressa le bouton d’allumage. L’appareil se mit en route dans un bruit d’écoulement qui ressemblait de plus en plus à un grondement d’orage. Une éternité qu’elle ne l’avait pas détartré. Les yeux du visiteur plongeaient de temps à autre dans l’entrebâillement de son peignoir. Elle ne resserra pas tout de suite la ceinture ni les pans à nouveau relâchés et resta penchée devant l’évier, rinçant bols, cuillères et divers ustensiles. Elle se sentait tout à coup dans la peau d’une adolescente craintive courant à son premier rendez-vous. Elle se traita d’idiote, mais ne chercha pas à se soustraire à ces regards dérobés. Ils avaient le pouvoir exorbitant de réveiller la femme en elle.

« À votre avis, qu’est-ce qu’est venu foutre le commando du Christ Roi chez vous en pleine nuit ? »

Elle eut vaguement honte de sa puérilité, haussa les épaules sans relever la tête, s’essuya les mains, rajusta enfin son peignoir.

« Aucune idée, finit-elle par répondre. Je n’ai rien à voir avec ces gens-là. Je suppose qu’être divorcée, non pratiquante et plutôt libre de mœurs ne suffit pas à expliquer leur effraction. »

Luc Flamand se frotta énergiquement les tempes. Ses traits s’étaient creusés, il paraissait avoir vieilli de dix ans en quelques secondes. Elle se demanda depuis combien de temps il n’avait pas dormi.

« Pas pour l’instant, mais ça viendra. Quand leurs maîtres seront allés au bout de leur stratégie de conquête, les légions du Christ se transformeront en police de la pensée. Alors ils auront des mandats officiels pour s’introduire chez ceux qu’ils appellent les impies et dont vous et moi faisons déjà partie. »

Jemma se jucha à son tour sur un tabouret. L’eau de la cafetière continuait de s’écouler dans un fracas de cataracte. L’odeur de café frais dominait à présent les vagues relents d’égout qui remontaient par les canalisations, un autre défaut des oasis du cœur de la cité que les services d’entretien n’étaient pas parvenus à corriger.

« Ils cherchaient visiblement quelque chose. Mais quoi ? Je n’ai rien ici qui puisse les intéresser. Absolument rien.

— Ce qui les intéresse, justement, c’est ce que vous n’avez plus. Ce qui vous manque. »

Elle suivit son regard dirigé vers la photo de Manon.

« Vous voulez dire qu’ils sont venus pour… ma fille ?

— Pas pour l’enlever, puisque d’autres s’en sont chargés, mais pour chercher un élément, un indice qui les mettrait eux aussi sur la piste. »

Jemma dénoua et renoua rageusement la ceinture de son peignoir.

« Je ne comprends rien, bordel, rien ! »

Luc Flamand réprima un bâillement. Il avait de plus en plus de mal à soutenir sa tête. Jemma crut qu’il allait la poser sur son bras replié et s’endormir sur le bar.

« J’ai recoupé toutes mes informations et j’en suis arrivé à la conclusion suivante, dit-il d’une voix embrumée. Elle vous paraîtra sans doute farfelue, comme aux parents et aux confrères que j’ai essayé de convaincre. Pour une raison encore mystérieuse, mais probablement liée à la religion, la disparition des enfants a semé la panique dans le puissant mouvement du Christ Roi, et peut-être dans l’ensemble des mouvements chrétiens. Ils s’agitent comme des fourmis dérangées à coups de pieds. J’ai posé la même question à tous les parents : est-ce que votre enfant avait quelque chose à voir de près ou de loin avec la religion ?

— Manon allait tous les mercredis au catéchisme. Elle n’avait pas d’autre contact avec la religion. Et encore, c’était principalement pour se retrouver avec ses copines. »

Luc Flamand secoua les épaules pour s’alléger de son fardeau de fatigue et garder les yeux ouverts.

« Avez-vous remarqué quelque chose d’étrange dans son comportement avant sa disparition ? »

Jemma fouilla dans ses souvenirs les plus récents, ne se remémora rien d’intriguant ou de suspect dans les paroles et les gestes de sa fille. Hormis ses caprices, plus fréquents et violents depuis la séparation de ses parents, Manon était restée l’enfant enjouée et pleine de vie qu’elle avait toujours été.

« Pas grand-chose de bien… »

Un bruit mat interrompit Jemma. La tête de Luc Flamand était retombée sur son avant-bras. Sa respiration ample et sifflante indiquait qu’il s’était endormi.

Les Chemins de Damas
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